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patricia berquin
Mes sculptures sont nouées. Le nœud utilisé est le nœud Gobelin, qui donne l’aspect du tissage Gobelin.
J’ai rencontré cette technique dans les années 80, technique ancestrale encore très répandue en Amérique latine qui m’a été transmise par une Chilienne.
Fascinée par les textiles de toute sorte, la possibilité de travailler sans métier à tapisserie, d’aborder le relief puis le volume, avec toutes sortes de matériaux de grosseur et de textures différentes, a été une révélation me permettant une grande liberté de réalisation : MODELER TOUTES FIBRES TEXTILES.
LES MINIATURES DE PATRICIA
Sa connaissance des techniques textiles de base servent à Patricia Berquin de support d’envol vers des créations étranges et denses (les sculptures au point noué), ou au contraire, légères mais non moins insolites, les miniatures, relevant de la broderie d’apparat.
Pour ces dernières, elle collecte de vieux vêtements et y récupère toute sorte de matériaux, voire achète par lots galons, rubans, dentelles, perles, pampilles. Les greniers des vieilles dames et les brocantes sont mis à contribution. Lavés, les tissus de base sont souvent teints. D’une main habile, elle coud, brode, colle et noue aussi. Les broderies sont exécutées sur d’anciens petits métiers, achetés au marché Biron et datant souvent du 19° siècle.
Contrairement à la sculpture, qui exige de la détermination, elle considère ses miniatures comme un délassement, voué aux tonalités vives, en particulier à la gamme des rouges, sa couleur favorite, celle de "l’énergie, de la joie, des envies". Elle ne planifie pas mais se laisse agir de façon pulsionnelle, s’inspirant des dessins d’enfants et de contes.Le résultat est empreint de fantaisie poétique, de naïveté, de cocasserie, voire de loufoquerie, de trouvailles qui chantent et enchantent. Les visages ont un regard mais, si frustes et si ronds soient les yeux, ils n’inquiètent pas, à l’inverse des sculptures aux orbites insondables. Dans les récentes et longues pièces se succèdent mystérieusement de menus personnages.
Suspendre une miniature de Patricia c’est accueillir un lutin (ou plutôt, une « lutine ») dont la présence malicieuse réagira à la couleur du temps, à la lumière du jour et à celle de votre propre regard.
Martine du Authier, spécialiste Amérique Latine
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