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ikizek Si on fait un petit tour du point de vue de ma démarche, on pourrait dire que c’est parce qu’une idée trottant dans ma tête, me pousse d’abord à un travail de fourmi, je collecte et pose, amoncelle et superpose. Je me fais souvent l’effet d’un joaillier ou d’une fée carabosse. Petites potions ou grosses tambouilles, toujours sensorielles ; peu à peu les objets, les choses, les couleurs, se mettent en lien et m’affirment que je suis en chemin. Je ne sais vers où ? Mais en passant je règle des comptes… une phrase-titre arrive, intuitivement mes mains confirment & tissent la toile. L’acte s’enorgueillit, petite guerre, croisade ou plénitude, ça y’est je chemine. Je me "sensorielise" . La toile devient alors écho d’un concept, chahuté par l’expérimen-tation picturale : au dédale des papiers collés, des taches et traces colorées, il s’infiltre dans les silhouettes, traverse et serpente les matières. Malmené ou caressé, il grandit en sens et creuse son nid. C’est un jeu de caché-retrouvé, de camouflage et d’entrelacs de matières. Les mots font maintenant des aller-retours, la matière me colle aux doigts, m’agace parfois. J’affine au ralenti, mon inconscient m’impose des pauses !
Bien souvent, c’est là que je guette l’indispensable ingrédient, "secondairement essentiel" à ma démarche créative, à savoir : le futur regard extérieur (celui de l’autre et des autres) . Parce que je crois qu’à travers ma singularité, "c’est la singularité du regardeur qui (peut) être touchée. C’est en ce sens que l’œuvre d’art est profondément sociale."
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