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alain lacoste
Déchirures !
Dans le numéro 22 d’Artension (avril 2005), sous la plume de Chantal Soussan, on peut lire qu’Alain Lacoste est un peintre « ….qui respecte les déchirures ». Trois ans plus tard, à travers des sculptures/assemblages, l’Espace Lucrèce nous donne à voir les déchirures d’Alain Lacoste, qui peuvent être également les nôtres. Il a l’Araldite dans la peau ! Et depuis plus de 25 ans il tente de recoller les morceaux ! Chaque jour, dans la solitude de son atelier, il fait chauffer la colle … pour mieux soigner ses fêlures, nos fêlures. Avec ses « grandes colleries », comme il aime ainsi nommer ses œuvres, Alain Lacoste emprunte des chemins de traverse pour nous dire ses coups de gueule, ses coups de cœur aussi !
Car ses sculptures-uppercuts cachent une hyper-sensibilité. La création est pour lui un refuge : « Je crée comme un prisonnier dans sa prison, pour me libérer ! » (*). Dans des souches, bois morts, et autres cailloux, Alain Lacoste a le talent (rare !) de faire surgir des « gueules » criantes, des animaux chimériques, qu’il rehausse ensuite de couleurs franches et éclatantes, comme pour mieux nous faire avaler la pilule… Son travail rappelle celui de l’homme préhistorique qui s’inspirait des reliefs de la roche. Avec cette exposition à l’Espace Lucrèce, Alain Lacoste sort exceptionnellement de sa caverne-atelier, lui qui aime à nous dire : « Je me suis trop souvent brulé les ailes aux vitrines des m’as-tu vu … Et puis les artistes ne sont pas faits pour amuser la galerie… » (*).
Artiste contemporain majeur de cette mouvance dite « Singulière », Alain Lacoste est un dissident, un rebelle ! Son œuvre dérange nos certitudes. Mais n’est-ce pas le propre de l’Art ?
Michel Leroux (Avril 2008)
* ‘Lacosteries’ glanées au contact de l’artiste.
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